Transporteurs de l’Année 2017 : la jeunesse au pouvoir
Lees hierna het interview met zaakvoerders Peter en Stijn Gheeraert in TransportMedia waarin ze hun ambities uit de doeken doen en hoe ze inspelen op de grote tendensen in wegtransport van vandaag (en morgen).
Les (jeunes) Transporteurs de l’Année sont deux. Deux cousins qui ont repris il y a six ans l’entreprise familiale et qui sont en train de la transformer de fond en comble. En s’inscrivant systématiquement dans les tendances lourdes du transport routier d’aujourd’hui (et de demain).
Comment se portait Gheeraert juste avant que vous ne receviez le titre ?
Stijn Gheeraert : Bien ! 2016 avait été une bonne année, tout comme 2015. Nous avons réussi à intégrer De Sauter et à continuer à investir dans le renouvellement de la flotte, malgré les obligations financières que nous supportons depuis que nous avons repris les parts de la société en 2011.
Esprit d’entreprise
Revenons justement à 2011 : qu’est-ce qui vous avait motivés à reprendre la société ?
Peter Gheeraert : D’abord, c’était la société de nos parents. Stijn avait accumulé pas mal d’expérience dans des multinationales, et de mon côté j’étais actif dans la société familiale depuis 2004. Nous en avons parlé ensemble, et l’envie était là. Il était temps pour nous de faire quelque chose de cet esprit d’entreprise qui a toujours animé la famille. Et les banques nous ont suivis…
Pourquoi avoir attendu 2017 pour vous présenter au concours de Transporteur de l’Année ?
Stijn Gheeraert : Nous voulions d’abord être prêts. Fin 2016, c’était le bon moment. La reprise de De Sauter était derrière nous, et nous avions construit autour de nous deux une structure assez solide avec un comité de direction interne et un comité consultatif qui fait appel à des experts extérieur. Le fait de leur faire valider nos décisions est extrêmement rassurant pour nous et nous donne davantage de confiance.
People Management
Le ‘people management’ et la communication interne occupaient une place prépondérante dans votre dossier de présentation…
Peter Gheeraert : La communication interne est un élément-clé. C’est à nous de trouver le moyen de faire passer notre vision et notre enthousiasme au personnel. C’est la raison pour laquelle nous avons nommé un responsable de la communication interne. C’est de l’employer branding…
Stijn Gheeraert : … et c’est un des domaines où nous devons encore progresser. En interne, mais aussi envers le monde extérieur. C’est là que le titre de Transporteur de l’Année prend toute son importance, parce que nous travaillons avec du personnel 100 % belge et de préférence régional dans une zone où le taux de chômage est de 2 ou 3 % et dans un secteur dont l’image n’est pas bonne.
Comment essayez-vous d’attirer et de conserver le personnel dont vous avez besoin ?
Stijn Gheeraert : Nous utilisons le travail à temps partiel, nous essayons de rendre le travail aussi agréable que possible, et nous accordons de plus en plus d’importance à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Nous avons aussi mis sur pied des trajets de carrière au sein de l’entreprise : vous commencez comme chauffeur C dans la distribution, puis vous pouvez évoluer vers le permis CE (que nous finançons) et travailler dans des niches comme les grues ou l’ADR.
Peter Gheeraert : L‘existence de notre propre centre de formation nous aide beaucoup dans ce domaine…
Un spécialiste du dernier kilomètre
Un des piliers de votre entreprise est son appartenance au réseau Astre. Qu’est-ce que cela vous apporte ?
Peter Gheeraert : Plus le temps passe, plus il devient compliqué de livrer des marchandises dans toutes les villes. Chaque commune a ses propres règles, ne prenez que ‘notre’ Bruges qui vient d’interdire son centre-ville aux plus de 12 tonnes. Avec Astre, nous nous spécialisons dans les zones et les villes que nous connaissons le mieux, et l’équilibre entre les marchandises qui entrent et qui sortent du pool est bon en Belgique.
Stijn Gheeraert : Aujourd’hui, les trois quarts de nos volumes en distribution proviennent de nos clients locaux et d’Astre. Le quart restant est réalisé en tournées pour des clients dédiés.
Et comment se passe la collaboration avec City Depot ?
Peter Gheeraert : C’est un tout autre service ! Pour l’instant, les volumes sont encore modestes : nous recevons en moyenne 45 palettes par jour, ce qui génère deux ou trois tournées de livraison par jour à Bruges. L’aspect positif de l’opération, c’est que ces 45 palettes nous ont été livrées par 33 camions différents. Alors que le système en est toujours à ses débuts, nous faisons déjà économiser plus de 40 tonnes de CO2 par an.
Stijn Gheeraert : City Depot a passé beaucoup de temps en 2016 à trouver des accords dans le plus grand nombre de villes possible, et le véritable travail commercial n’a pas encore vraiment débuté.
La limitation de tonnage à 12 tonnes à Bruges vous pose-t-elle problème ?
Stijn Gheeraert : Nous avons contacté la commune pour en discuter l’an dernier. Notre avantage, c’était que nous avions déjà des porteurs 12 tonnes. Dans une ville comme Bruges où il y a des rues très étroites, ils se justifient. Maintenant, si un jour le bourgmestre décide de ramener tout à 7.5 tonnes, ce sera un autre problème…
La ville a-t-elle envisagé de favoriser des modes de propulsion alternatifs ?
Peter Gheeraert : Non, ni le gaz naturel ni l’électricité n’étaient à l’ordre du jour. Pour nous, ces techniques devraient être rentables dans cinq ans, pas avant.
Stijn Gheeraert : Dans notre secteur, nous attendons surtout l’avènement de la pile à combustible. Les biocarburants et le gaz ne sont que des solutions temporaires.
Un hub multimodal à Zwijnaarde
Quel est votre prochain grand projet ?
Peter Gheeraert : Au sein du groupement Astre, le centre de gravité de notre zone se situe plus près de Gand. C’est pourquoi nous avons ouvert un deuxième dépôt de 4000 m2 à Zwijnaarde en 2013. Il nous a déjà fait économiser 185.000 km par an. Mais ce dépôt est aujourd’hui trop petit : il nous faut 10.000 m2. Nous analysons donc les possibilités, éventuellement via la reprise d’un autre transporteur.
Stijn Gheeraert : Nous envisageons aussi la piste d’un terrain proche de la voie d’eau sur lequel nous pourrons construire un dépôt multimodal qui nous permettrait de développer un nouveau business modèle. Les transporteurs pourraient déposer leurs marchandises chez nous, et nous pourrions organiser la distribution groupée dans la ville en combinant les véhicules les plus écologiques sur la route… ou par voie d’eau. Nous pensons à de petits bateaux à propulsion électriques et munis de leur propre grue, qui pourraient livrer à quai ou directement dans un petit véhicule électrique qui se chargerait du dernier kilomètre sans jamais quitter le centre-ville. Dans le cas de colis, le dernier kilomètre pourrait aussi être effectuée à vélo.
Peter Gheeraert : Nous voulons lancer des plans concrets avant la fin de l’année 2017.
Ce nouveau dépôt reprendrait aussi la tâche principale de votre dépôt de Loppem ?
Peter Gheeraert : Oui, en ce qui concerne la distribution. Ce dépôt serait mieux situé par rapport au hub central d’Astre à Saintes. Loppem resterait le siège central, l’atelier et le centre des autres activités de transport non liées à la distribution.
Finalement, quel message le tout frais Transporteur de l’Année a-t-il envie d’envoyer au monde extérieur ?
Peter et Stijn Gheeraert : Tout le monde se fait livrer des marchandises par camion alors que nos chauffeurs se font tout le temps regarder de travers. Il faut plus de respect pour nos chauffeurs. Nous voyons qu’aux Pays-Bas, l’ambiance est différente. Les médias sont plus constructifs, aussi. S’il y a une chose que nous voudrions changer, ce serait donc la mauvaise image du secteur des transports.
Quelques projets récents
Quelques exemples d’actions récentes en matière de gestion de parc et de simplification administrative :
- automatisation de la comptabilité (2016)
- planification automatisée pour tous les véhicules de distribution
- nouvelle génération d’ordinateurs de bord Transics
- passage au renting financier pour les tracteurs
- contrôle automatique de la pression des pneus avec Continental
- propre centre de formation Trans-Form
- collaboration avec City Depot à Bruges